Après deux albums soul sortis en France, l’artiste nazairienne Dajla a franchi l’océan Atlantique pour donner un nouvel élan à sa carrière.
J’avais atteint ma limite, j’ai pen-sé que voyager m’aiderait à aller plus loin dans ma pratique artis-tique. » Dajla est allée à la rencontre de Gordon Williams, producteur et ingénieur d’Amy Winehouse ou de Lauryn Hill, récompensé par plusieurs Grammy Awards. « Je cherchais des personnes pour m’aider à produire mon nouvel album. J’ai retourné la pochette d’un CD de Lauryn Hill que j’adore, et, en voyant le nom de Gordon, je lui ai écrit une belle lettre digitale. » Leur première rencontre, à Londres, est significative. Dajla s’en-vole alors à New-York où elle vit ac-tuellement. « Gordon incarne la prise de risque à l’américaine, il m’a fait confiance contre vents et marées.
L’American Dream n’est pas qu’un mythe. Quand vous avez des capa-cités, on vous donne une chance. »
La musique sous toutes ses formes
Le projet d’album prend une ampleur inattendue. Dajla et Gordon Williams fondent le projet White Tiger Society. C’est la suite de ce que j’ai com-mencé à Nantes ou à Saint-Nazaire. C’est un mouvement dans lequel on a des invités et de nombreux pro-jets : le live, le studio, le cinéma et l’enseignement. » Outre l’enregistre-ment d’un mini album de sept titres et l’écriture de musiques de films, la chanteuse accorde beaucoup d’im-portance au coaching vocal et à la formation musicale. « Cela me plai-rait de revenir à Saint-Nazaire pour des ateliers d’écriture, notamment en anglais. Quand j’ai commencé à chanter en 2006, c’était assez rare en France de le faire en anglais. » L’expatriation a permis à Dajla de se professionnaliser dans l’industrie musicale et « d’apprendre à se réin-venter, à être flexible ». Pour autant, elle reste très attachée à sa ville natale où elle s’est formée au piano classique et jazz avec le Conserva-toire. « Saint-Nazaire est presque en face de New-York. Ce sont mes racines. L’éloignement et l’isolement ne sont pas toujours faciles à vivre. Cela me rappelle mon père d’origine tunisienne qui a lui aussi quitté sa terre natale pour Saint-Nazaire, y rencontrer ma mère et y construire sa vie. Sans cela je ne serais pas là aujourd’hui. » Ces sentiments, ainsi que son nouvel environnement, sont autant de nouveaux sujets d’inspira-tion pour la chanteuse.