Dajla – Soul Poetry
On lui a envoyé un petit email, à Dajla. Elle nous a gentiment répondu. Elle et Benji (son partenaire musical, de son vrai nom Benjamin Bouton) sont des lecteurs de Muziq et de Jazz Magazine… Ça fait plaisir. Mais ce qui fait encore plus plaisir c’est d’écouter un bon disque de soul moderne – un très bon disque même. Comme « Soul Poetry » (Under Cover/naive) par exemple, le premier long playing digital de cette chanteuse dont on devrait beaucoup parler ces prochains mois. À vrai dire, si le monde était bien fait (rien n’est moins sûr), Dajla devrait déjà être plus (re)connue que certaines « divas nu soul » sur-marketées /surestimées – pas de nom ! (Ce qui ne serait pas très élégant et mettrait un peu trop de pression sur ses épaules.) Qu’est-ce qu’elle disait, Dajla, à part ça, dans son gentil email ? Elle disait qu’« après de longs séjours à Londres, Paris et les States », elle avait « ré-atterri à Nantes il y a trois ans », et qu’elle « avait fait la connaissance de Benji, petit génie du groove, batteur, guitariste, bassiste et programmateur ». De son côté, Dajla, « bassiste depuis dix ans » [NDLR : Tiens, tiens, une talentueuse soul woman bassiste, ça ne vous rappelle rien ?] et « pianiste depuis plus longtemps encore », avait composé des morceaux, elle qui pourtant ne chante « que depuis trois ans maintenant… ». [NDLR : Franchement, on ne dirait pas !] « Benji et moi, on a composé « Soul Poetry », puis on a d’abord fait une maquette, en juin 2005, qui a plu à Jean-Louis Brossard des Transmusicales, qui nous a bookés dans son fameux festival, ce qui a précipité le besoin de trouver des musiciens pour nous accompagner sur scène, dans un esprit proche de Raphael Saadiq – d’où les deux guitares -, et de D’Angelo… On a don travaillé un concept live et presque rock d’un côté et un album plus down tempo/hip hop/soul, et on est satisfait de cette formule !». Depuis, l’un des titres de son disque, Remember Me, passe en boucle sur Radio Nova. Écoutez d’urgence son album : il transpire ‘intelligence musicale. Pas besoin d’écoutes répétées pour comprendre que cette jeune femme connait et vit la soul aussi bien que le jazz et le hip hop. Elle chante en anglais, ce qui a l’air tout à fait naturel – si les candidates des radio-crochets télévisés étaient toutes de ce niveau, on n’aurait pas honte de les regarder ! La production est plus que soignée elle est stylée. C’est l’écrin parfait pour une voix qui jamais n’en rajoute nine donne dans l’exercice de style ou le maniérisme états-unien. Bref, il faut désormais compter avec Dajla (Dajla Lalia pour les intimes).
